PIKO

Chers Camarades, Chers amis

Bonjour et bienvenue au 21e congrès ordinaire d’A TIA I MUA.

A Toutes et tous, représentants de la Confédération A TIA I MUA,

Je vous demande d’accueillir nos invités à savoir

TSIGOY SALIMINI de la CISMA CFDT de Mayotte. .

Wallis et Futuna est venu en force. Petelo LIE secrétaire général et Eifailaimi KATOA de la CFDT Wallis et Futuna

Nos frères de l’USOENC

Jean Marc BURETTE secrétaire général qui est déjà venu à plusieurs reprises

Jean MALAVAL 3e secrétaire général adjoint

Livaï TAVITA Trésorier 

Michel MATAGIITA

Bruno HEULEA-POROI secrétaire général du SOENC retraité, c’est un ta’ata Tahiti

La CFDT devait être représentée par Laurent et Yvon mais l’actualité sociale en métropole ne leur permet pas de faire le déplacement.

Nous accueillons Béatrice LESTIC secrétaire nationale et Pascal Cato qu’on ne présente plus.

Ia orana, manava i to tatou Farerei raa.

Bienvenue.

salle

 

Nous sommes aujourd’hui réunis pour notre 12e congrès ordinaire

Le Congrès, est un moment essentiel pour notre organisation, pour la promotion de nos valeurs, puisque nous allons débattre démocratiquement des actions menées depuis 2018 au cours de la dernière mandature, décider de nos orientations pour l’avenir et élire l’équipe qui sera chargée de mettre en œuvre les décisions que nous allons prendre durant ce Congrès.

Ce mandat a été marqué par la crise du COVID qui a eu un impact énorme sur la santé et le moral des polynésiens, l’économie, l’emploi ainsi que sur notre organisation. Nous y reviendrons

Faisons d’abord le bilan chiffré

 

D’abord les adhérents.

2019 : 2171

2020 : 2209

2021 : 2197

2022 : 2263 31/08/2018

Ces chiffres sont clairement mauvais. Nous étions montés avant la crise économique de 2008 à 3500 adhérents puis nous avons vécu une forte érosion liée à la crise et ne sommes jamais remonté. Contrairement à ce qui nous avions anticipé, il n’y a pas eu de nouvelle chute liée au COVID avec cependant beaucoup de turnover dans les adhérents. Certains salariés du privé ont arrêté pour raison économique. En effet, quand on vit avec 50 % de son salaire, 1000 F çà compte. Par contre, il y a eu une lourde chute dans les fonctions publiques qui n’ont pas été concernées par les différentes crises. La fonction publique du pays qui représentait plus de 800 adhérents en 2007 est tombée à 400. Même proportion pour les communes.

Dans les communes, on peut l’expliquer par l’irruption de la COSAC dans le paysage. Pour la fonction publique du Pays, on a de nombreux anciens qui ont pris leur retraite mais les nouveaux ne sont pas venus adhérer. On constate d’ailleurs dans ce secteur, une désaffection syndicale avec des taux de participation aux élections professionnelles assez faibles. Cela peut se comprendre quand on voit les gesticulations permanentes de certains syndicats qui ne visent en réalité que des avantages personnels (place à la CPS, au CESEC, etc…) sans résultats concrets pour les salariés en général et les fonctionnaires en particulier.

Nous aurons donc un travail important à mener pour ramener ces gens vers les syndicats et refaire cotiser ceux du privé qui ont retrouvé leurs conditions de travail normales.

Les Elections professionnelles dans les entreprises privées.

Les résultats sont les suivants :

  • 2017 - 2018 : 506
  • 2018 - 2019 : 514
  • 2019 - 2020 : 530
  • 2020 - 2021 : 588

Ces résultats montrent une baisse par rapport à la mandature précédente en 2018 mais une reprise de la progression qui nous ramène au même niveau en fin de mandature. Les explications de cette baisse sont liées à une agressivité des autres syndicats à notre encontre. Dans de nombreuses entreprises, ils font liste commune pour nous écarter, préférant perdre de la représentativité territoriale pour nous contrer. Nous savons aussi que certains produisent de faux PV d’élections pour se rattraper. Mais en l’absence de preuves flagrantes, nous ne pouvons agir en justice.

Les élections dans la fonction publique territoriale : CA CTP

Aux élections CTP, nous sommes à nouveau à la deuxième place. Il est clair qu’aux élections précédentes, la scission de la CSTP/FO n’a pas permis ni à FO, ni à la FRAAP d’établir des listes partout et nous avons bénéficié d’un report de voix de leur part avec, quand un était présent, des consignes en notre faveur pour faire barrage à l’autre. Je dois dire que j’ai été heureusement surpris des résultats de l’année dernière. En effet, nous avons rencontré des difficultés à établir les listes et en raison d’une différence d’interprétation avec l’administration, il y a eu des couacs.

Félicitation à l’équipe qui a travaillé sur ce dossier.

Les élections dans la fonction publique communale

Rappelez-vous, qu’aux élections précédentes, nos anciens avaient choisi de monter la COSAC pour s’affranchir des grandes centrales syndicales et ils pensaient pouvoir tout régler. Force est de constater qu’ils n’ont pas tenu leurs promesses et petit à petit les agents communaux reviennent vers nous. Nous sommes deuxièmes en voix et premiers en sièges. Il faut à se sujet féliciter l’implication de l’équipe du syndicat des communes et nos permanents, notamment Herahau dont le travail est à l’origine de ce résultat.

Les divisions de la CSTP/FO ont conduit à les faire disparaitre de ce secteur.

Bilan des résolutions

Nous avons accompagné la réforme de la CPS qui correspondait aux résolutions que nous avions votées à savoir, la mise en place d’un régime unique pour la maladie et la séparation des branches. Le chantier est toujours en cours et nous nous sommes opposés sur les financements.

Sur le droit du travail, nous n’avons eu qu’une seule avancée : la possibilité de cumuler les heures de délégation sur 3 mois.

La convention collective du gardiennage est en cours de révision et celle de la presse, imprimerie communication a été signée.

Nous avons aussi obtenu la mise en place des congés de solidarité dans la FPT.

On pourra considérer que c’est peu mais compte tenu de la crise COVID, plus de deux ans ont été perdu pour des réunions constructives relatives à nos résolutions.

La situation du pays

 

L’année 2019 a été une grande année au plan économique et les salariés ont pu profiter de la reprise grâce à la création d’emploi mais aucune avancée notable n’a été accordée en général. Seules les primes liées à l’intéressement ont permis aux salariés des grandes entreprises de bénéficier de l’embellie.

Malheureusement dès la fin de l’année, des signes annonciateurs de l’épidémie de COVID commençaient à nous parvenir. Au début 2020, les pays ont commencé à fermer leurs frontières petit à petit et la Polynésie a dû se confiner le 23 mars suite à l’arrivée des premiers cas de COVID.

Je dois dire que pendant les jours qui ont précédé cette décision, il y a eu une sorte de crise de panique collective et on sentait que certains ne raisonnaient plus avec leur tête. Certains y compris dans les syndicats voulaient un confinement dur immédiat sans se préoccuper des suites sociales. En effet, en l’absence de prise en charge du chômage total ou partiel, des milliers de familles auraient pu se retrouver sans revenus du jour au lendemain.

Les partenaires sociaux ont quand même pu se réunir avec les autorités de l’Etat et du Pays pour proposer un système permettant de sauvegarder l’emploi des salariés avec une prise en charge très partielle des salaires. Il a aussi été proposé une aide d’urgence à ceux qui salariés ou non-salariés se retrouvaient sans aucuns revenus.

Dans l’urgence l’assemblée a voté un paquet de mesure pour sauver les meubles. Les mesures pour les salariés ont été exclusivement financées par nos impôts. Malgré les demandes des partenaires sociaux et du Pays, l’état n’a pas participé du tout à la solidarité envers les travailleurs. Certes, il a mis de l’argent pour les entreprises, a financé les vaccins et mis en place de prêts pour le Pays et la CPS, mais les salariés ont été les grands oubliés de la solidarité nationale.

Pendant près de 2 ans, certains ne vivaient qu’avec 50% de leur salaire et tous ceux qui étaient en fin de contrat, avaient juste eu une aide pendant les périodes de confinement.

En 2021, nous avons eu la visite du Président de la République. Cette visite a été pour nous un épiphénomène puisque la seule annonce digne de ce nom est l’ouverture des archives du CEP

Fait nucléaire

Il convient cependant à ce sujet de parler du fait nucléaire. J’ai travaillé sur les sites et je sais de quoi je parle.

Oui l’Etat a fauté en cachant la vérité sur les dangers et les erreurs commises. Il a commis ces fautes vis-à-vis de Polynésiens mais aussi des Algériens et des braves militaires et civils venus de métropole en toute confiance pour travailler au CEP.

Oui l’Etat a fauté en bouleversant la société polynésienne en amenant la malbouffe dans ses bagages

Oui l’Etat a fauté en corrompant notre classe politique (et pas qu’eux) pour faire ses expérimentations tranquillement. Si ce n’est pas lui qui corrompait, il fermait les yeux.

Oui l’Etat doit indemniser les victimes, la CPS et plus globalement la Polynésie française

Mais ce n’est pas avec de la surenchère démagogique qu’on obtiendra des résultats. Il y a 10 ans certains demandaient 50 milliards pour la CPS. Les mêmes demandent aujourd’hui 100 milliards. A TIA I MUA pourrait se lancer dans le jeu et dire 200 milliards. Mais au fait depuis 10 ans, avons-nous vu la couleur ne serait-ce que d’un million ? Tant que ce dossier sera abordé sous l’angle démagogique, nous n’aurons rien. Il conviendrait donc d’ouvrir un débat intelligent entre les autorités du Pays, la CPS et l’Etat afin de trouver la juste indemnisation.

En août 2021, nous avons eu de plein fouet la deuxième vague qui a emporté plus 600 polynésiens. Plusieurs de nos camarades ont été gravement touchés et s’ils sont aujourd’hui rétablis, ils gardent encore les séquelles de ces moments douloureux.

Devant la saturation de l’hôpital, un deuxième confinement a été ordonné. Plus souple que le premier, et avec la montée en puissance de la vaccination, la pression a pu retomber et la vie reprendre petit à petit.

Les frontières ont été réouvertes en fin d’année au grand damne de nos camarades des autres syndicats. Malheureusement, la résilience de polynésiens commençait à montrer ses limites vis-à-vis de leur situation économique et le gouvernement n’avait plus les moyens d’indemniser le chômage partiel en l’absence encore une fois de soutien de l’état. Nos camarades visiblement, n’avaient pas vu la détresse des familles qui n’avaient plus d’emploi et ne s’intéressaient, excusez-moi d’être franc, qu’aux fonctionnaires et assimilés qui continuaient à percevoir leur salaire.

Dans cette crise, il y a eu aussi l’hystérie autour de la vaccination, entre ceux qui pensaient qu’elle allait tout résoudre et ceux, qui alimentés par les réseaux complotistes, pensaient qu’on allait nous injecter du poison.

Juste une parenthèse pour dire que les réseaux sociaux peuvent être une plaie quand ils sont mal utilisés. Des discussions d’ivrognes au comptoir d’un café écoutées par trois personnes sont maintenant vues par des millions de gens…

A TIA I MUA a fait le choix d’encourager à la vaccination pour se protéger des formes graves tout en étant pleinement conscient qu’elle n’empêchait pas la transmission. Nous nous sommes opposés à la vaccination obligatoire car elle participait de l’hystérie décrite avant. Le gouvernement a été d’autant plus maladroit dans cette affaire qu’il avait exclu les élus de cette obligation et les explications alambiquées du président le l’assemblée et du vice-président de l’époque pour ne pas se faire vacciner ont contribué à la suspicion générale. Nous avons ainsi accompagné des salariés menacés dans leur emploi en raison de leur refus de se faire vacciner et je ne crois pas qu’un seul adhérent d’A TIA I MUA n’ait été licencié pour cette raison.

Cette crise a aussi montré les limites de notre économie basée sur les transferts de l’état et le tourisme. En effet, la fermeture des frontières a fait lourdement chuter notre PIB et nos importations, notamment alimentaires ont été largement entravées. Elle a montré aussi le mauvais état de santé général de la population en raison de nos comportements alimentaires. Dans de nombreuses familles, ces comportements sont malheureusement contraints car l’accès à des produits sains est hors de portée de leur bourse.

En 2022, malgré ou peut être grâce à la guerre en Ukraine, le tourisme a atteint des niveaux records. Nous sommes en effet, une destination sûre et le fait de n’avoir licencié personne dans les établissements touristiques nous a permis d’accueillir immédiatement nos touristes. Nos concurrents anglo-saxons qui ont mis tout le monde dehors dès la fermeture de leurs frontières, peinent à retrouver du personnel qualifié.

Jamais, il n’y a eu autant d’emploi déclarés en Polynésie et ceci malgré la masse de faux patentés qui ont explosé à partir de 2018. Ces faux patentés exploités par des patrons voyous mettent en péril notre protection sociale et quand la retraite arrivera pour eux, ils n’auront que leurs yeux pour pleurer. Il faut absolument lutter contre çà pour l’intérêt de tous les salariés.

2022 a été aussi marquée par une inflation hors norme dont une partie est liée à des phénomènes externes (reprise mondiale dans un contexte de désorganisation liée au COVID et guerre en Ukraine) mais elle a été aussi amplifiée par la mise en place de la contribution pour la solidarité qui est un impôt inique et idiot. Inique car pesant plus fortement sur les petits revenus et idiot car amplifiant l’inflation. Pourtant la réforme de la CPS proposée par le gouvernement allait dans le sens de nos résolutions : régime maladie unique financé par l’impôt. Là où nous demandions une réforme de la CST afin de faire participer tous les revenus de manière égalitaire, le gouvernement a choisi de relever la CST des salariés et de créer la fameuse CPS. Les revenus non salariaux continuent, eux d’échapper à la fiscalité… Il faudra bien qu’à un moment on sorte de la facilité et que l’impôt soit plus justement réparti dans ce pays.

Nous avons manifesté contre cette taxation nouvelle et malgré la sympathie d’un certain nombre d’acteurs, n’avons réuni que 3000 personnes avec l’appui des syndicats de fonctionnaires d’Etat. Il aurait fallu en avoir 20 000 comme nos amis calédoniens savent le faire pour faire échec à la mesure.

La conséquence de tout çà : une inflation à plus de 7% qui a entrainé déjà 3 revalorisations du SMIG et des négociations salariales difficiles qui plus est, polluées par une prime défiscalisée proposée par le MEDEF et validée par le gouvernement.

 

Invités

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Je voudrais saluer à nouveau nos invités d’outre-mer qui pour certains ont fait un très long déplacement pour venir nous rencontrer.

Merci à Tsigoy d’avoir fait ce long chemin. Tu représentes aussi un peu nos amis de la Réunion qui n’ont pas voulu se faire vacciner pour venir…

Merci à nos amis de Wallis. Nous avions vu par intermittence Kalolo auparavant mais on voit aujourd’hui à travers les différentes rencontres que nous avons qu’il y a sous votre impulsion, un vrai développement du syndicalisme dans vos îles.

L’équipe de l’USOENC, on ne les présente plus. Quelques soient les hommes ou femmes, l’USOENC est notre syndicat frère. Nous avons été séparés par la crise sanitaire mais ne vous avons jamais oublié.

Quant à la CFDT, nous devions avoir Laurent mais Béatrice LESTIC le remplace au pied levé et nous sommes enchantés de te rencontrer. Laurent a été retenu par le travail en métropole avec une réforme des retraites que le gouvernement central veut faire passer aux forceps sans tenir compte de l’avis des salariés. C’est pas grave, il est déjà venu.

La CFDT, malgré la fermeture de frontière est toujours restée présente pour nous aider grâce au travail de Pascal. Je n’oublie pas non plus, que c’est avec l’appui de la CFDT que j’ai obtenu le poste de CESE contre tous les favoris locaux. Je tiens à ce que notre relation continue car la CFDT a toujours respecté notre spécificité tout en nous apportant soutien et conseils.

Quant à moi, je quitte la tête de l’organisation avec un pincement au cœur. Quand je regarde ce qui a été fait depuis 20 ans je ressens une certaine fierté. D’abord notre local. C’était une volonté de mes prédécesseurs et nous l’avons fait. Je tiens à remercier Bruno d’avoir créé les conditions pour rendre çà possible lors de son dernier congrès en décembre 2020.

Ensuite, il y a la place que nous avons prise dans le débat local. A TIA I MUA est écouté et respecté. Quand nous entrons dans l’action, les gens savent que ce n’est pas pour rien ni pour nos avantages personnels.

Même si tout n’a pas été rose ces dernières années, le comité directeur et le secrétariat exécutif ont donné leur maximum avec l’aide des permanents que je tiens particulièrement à remercier pour leur dévouement et leurs disponibilités. Je n’oublie pas les anciens avec qui j’ai travaillé de 2000 à aujourd’hui à savoir :

  • Maria Izal
  • Maïte Orbeck
  • Madeleine SHANG
  • Anne Marie PEDUPEBE
  • Hinarii YIOU
  • Béatrice LAFAY
  • Jean Robert BOUSCAUT
  • Slah GHABY
  • Heifara PARKER
  • Robent TAEATUA
  • Benjamin ORA
  • Jean Michel GARRIGUES
  • Steeve PENI
  • Dimitri PITOEFF

 

MAURUURU

 

 

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